(MAGGIE : à propos du « concert of doors » de Franz Kamin)

Par Jacques Roubaud
Publication en ligne le 26 janvier 2016

Texte intégral

11 –   Or Franz Kamin dans son concert de portes chante
         Le nombre de Betti de Maggie quand elle quitte
         Sa culotte (panties, comme il dit) qu’elle se couche
         Indéformable (elle) (en référence) (je tache
         De maintenir cette anecdote assez courte
         Pour ne pas perdre de vue que ce que je touche,
         Vous fait toucher du doigt, dans ce poème, coûte
         Que coûte par la juxtaposition de chic
         D’éléments à la recherche d’une chute
         De cerises prévisibles sur l’herbe fait échec
         À la nécessité imperturbable du conte)
         S’il la secoue nue dans l’herbe qui crache
         Si même il la froisse la retourne (le toc
         Du poussin contre la coquille le choc

22 –   Du bélier contre la porte de la tour, chocs
         Irréversibles différents en cela qu’ils chantent
         Le démantèlement de la forme (tocs
         Non tactiques comme ceux subis par M. (elle quitte
         Sa culotte, ai-je dit, mais pas pour ça) crache
         Sur elle, la mouille, y met le fer chaud, une couche
         De confiture de groseilles (on le raconte)
         D’amidon, que sais-je, K 2 R contre les taches
         Elle reste homéomorphe à elle même échec
         Patent des notions d’identité trop courtes
          (Je me souviens il y a des années d’une chute
         Dissemblable à celle qui maintenant me touche
         Dans la topologie algébrique (le chic
         De ces choses !) ne prévoyant pas ce que coûte

33 –   De temps ce hobby pire que les puzzles n’écout
         Ant que mon courage, je lisais : o le choc
         De la définition annonçant le chic
         Du théorème : un ensemble (voyez, ça chante)
         Est bien troué si tous ses trous sont bons on touche
         Là, le vrai ! or, je me souviens que d’une toc
         Cata de Georg Muffat (sans doute) la chute
         M’interrompant brusquement, je me tins quitte
         Des déductions ultérieures ; cette courte
         Irruption braconnante suffit, je ne crache
         Pas pour autant sur le sujet ; mon échec
         À poursuivre me navre. ainsi, souvent, je couche
         Membres fatigués dans les draps, la tâche
         Journalière inachevée) dont aucun conte

44 –   Ne saurait se suffire : le nom dans le conte
         Est la désignation trouée de ce qui coûte
         A dire ; le concert de portes de Kamin tâche
         D’enterrer le bien troué d’aider au choc
         Vif du silence qui affublera la couche
         De Maggie d’un invariant de dentelle, chic
         Parisien par où se rapatrie l’échec
         Musicophage du discontinu et chante
         Dans l’éther multidoigts qu’un axiome crache
         La chance rapetissée à ce que touche
         La chair inalgébrique dans sa paix courte
         La plus qu’imprécision du volume : toc
         À sa surface qu’à l’instant elle quitte
         Glissant le long de ses cuisses dans sa chute

55 –   La chaconne généralisée de la chute
         Et vivant volume sans surface je conte
         L’aplatissement de Maggie puis je quitte
         Aussi le plan pour la suite : ce que coûte
         La raréfaction des dimensions, le toc
         D’une consonne frappant l’autre avec la tache
         D’une voyelle, entre, qui devient trop courte
         À la discipline involontaire du choc
         De ces glottes caverneuses qui la touchent
         Vous l’indique : lorsque Gauvain se couche
         Contre Florie et l’oiseau Willeris crache,
         Polyglotte, sa poussière de notes (chic
         Malgré tout en ses plumes babelières) et chante
         L’union des labiales et des voisées, l’échec

66 –   Des dimensions un est patent (échec
         Intrinsèque) l’étoffe s’est enchevêtrée ; la chute
         Est difficile ; comment voulez-vous que chante
         Longtemps sur ce thème le criquet du conte
         Qui s’enchantait infiniment mieux du chic
         Des collections d’assiettes, cartes postales, quitte
         À retrouver l’âme, quand, par hasard, il crache
         Un Parzifal tyrolien ; cela ma coûte,
         Ayant abandonné Maggie sur sa couche
         Pour des raisons qui sont peut-être du toc
         De poursuivre ici avec vous ce qui touche
         À ma self-imposée mais imposante tâche
         D’élucidation métrique du choc
         Des nombres de Betti au travers de la courte

77 –   Vision de Maggie sans panties (culottes) (courte,
         Forcément, puisqu’entre portes) qui fait échec
         À la topologie en jouant sur le choc
         Irréfragable de l’étoffe qui chute
         Aux pieds, pendant que l’œil recherche la tache
         Si difficile (comment voulez-vous que je chante
         Avec la hardiesse d’un piano sans touche
         La morale hémiplégique de mon conte
         Topologique, qui n’est pourtant pas du toc.
         Il a de l’allure également, du chic
          (Ce n’est pas du n’importe quoi qui se couche !)
         Sur ce point au moins, j’espère, tenez-moi quitte
         Qui savez très précisément ce que coûte
         La soupe dans laquelle de moins délicats crachent)

88 –   Et sombre (la voyelle herbacée qui crache
         S’imbriquant entre les jambes du lambda plus courte
         Que le pré sous la robe de la Petra), me coûte
         Disais-je, délaissant la porte vide (l’échec
         De Franz K.), et la théorie des trous (quitte
         À la déployer ailleurs) de changer en choc
         Linéaire, même entrelacé de couches
         Superposées de fils rythmiques, ce qui est chute
         Bidimensionnelle, immergée dans le chic
         Euclidien du lit où sont les cuisses sans tache
         De M. (cuisses langagières ?, j’admets, toc ?
         Non ! mais la réalité de ce que chante
         Dans la langue du conte la langue du conte
         Qui chante en langue même ce qu’elle touche)

99 –   Résumons : dans son concert de portes K. touche
         À la topologie des panties et crache
         En passant sur la mort (qui nourrit les contes
         D’amitiés biodégradables par la vie courte
         Et complice) moi, à partir de lui, je chante
         En un compliment continuel qui me coûte
         Beaucoup d’efforts, le charme qui n’est pas du toc
         Des cuisses dépantiesées de M. (si l’échec
         De ma tentative algébrique est une tache
         Si une toccata suffit pour que je quitte
         Le labeur incommensurablement chic
         De fournir une théorie des Trous (choc
         Dans les abîmes du nom) adéquate aux chutes
         Des panties le long des cuisses qui se couchent

1010 – Peut-on vraiment m’en vouloir, quand une couche
         De peinture silence, recouvre tout ce qui touche
         À la banalité générale des chutes
         Ma tentative complexe mérite-t-elle qu’on crache
         Sur elle ?) je ne décrirai pas le choc
         De cette vision sur le musicien (conte
         Qu’il nous a transmis lui-même, ni le chic
         De l’étoffe mousseuse extrêmement courte
         Qui laisse cette impression quand elle la quitte
         Qu’elle ne quitte rien et pourtant enchante
         D’avoir été posée là à peine une tache :
         En projection, deux ovales (geste qui coûte
         Peu, semble-t-il ; le glissement sans échec
         Des visions jaillissant, sans corail, atoll toc ?)

1111 – De Cassini ou de Descartes ? (le toc
         Sin de la perspective), permissive (où couche
         Le luxe), lente, traquant le regard (à l’échec
         De la main) qui se lève vertical et touche
         L’adéquation déterminante (elle coûte
         Le souffle) de l’étoffe à la chair avant chute
         Enchante, dis-je, d’être tombée là, tâche
         Plane dont il n’y a rien à dire, l’ombre crache
         Sur elle depuis le bois dont Franz fait que chantent
         Ses portes. je ne décrirai donc pas le choc
         Sensible qu’elle fait alors qu’elle quitte
         En raison même du sujet de ce conte
         Le lieu qu’elle cachait (si) difficilement (courte
         Comme elle est) avec tant de concrétude chic.

1212 – Inutiles donc les conclusions bachiques
         Que vous voudriez tirer de cela (vos toques
         Magistériales ne m’impressionnent pas) la courte
         Vision que j’exhibe est abstraite. Sur la couche
         Est l’abstraction de Maggie, celle que le conte
         Extrait du concert de Portes (d’un échec
         De musique sculptante) est exemplum (quitte
         À prendre froid sur l’herbe) de concepts qui touchent
         Au concept à la fois de surface, au choc
          (Indépendant de ce que lumière coûte)
         Avec la notion de volume, ensuite chante
          (Glissement, bien sûr, glissement de la chute)
         Continuité et connexité, ne crache
         Pas non plus sur les séquences où est la tache

1313 – D’être elle-même et différente, rythme tâche
         Du zéro entre deux uns, théorie chic
         S’il en fut, salut à toi, fontaine qui crache
         Le tac du métronome au milieu des « toc »
         De la barre de mesure. Maggie, et la chute
         De ses panties représentent la plus courte
         Parabole théorique possible, je la chante
         En endécasyllabes Kitsch, avec couches
         De consonnes superposées, qui ne coûtent
         Rien ou presque à la fabrique, mais que le conte
         Agence, assemble, en vue de fournir le choc
         De la vérité du lieu (n’oublions pas l’échec
         Cependant du plongement séquentiel (touche
         Blanche dont nulle noire n’est jamais quitte))

1414 – Ça va être le moment que je vous quitte
         Ayant accompli au mieux possible ma tâche
         Sur un sujet, qui, en profondeur nous touche
         Puisqu’il s’agit non du méprisable chic
         Laudatoire conventionnel dont l’échec
         Est patent (et ne vaut même pas qu’on crache
         Après) non, dis-je, la mise en scène choc
         De la transgression cristallo-gothique (toc)
         Mais la parabole on ne peut plus simple (conte
         Pour enfant) de la culotte d’M. qui chute
         Au milieu du concert de portes de Franz (coûte
         Que coûte, ne dissimulons pas nos sources) courte
         À l’extrême, descendue pendant qu’elle se couche
         Au conclave des consonnes qui la chantent.

Pour citer ce document

Par Jacques Roubaud, «(MAGGIE : à propos du « concert of doors » de Franz Kamin)», Les Cahiers Roubaud [En ligne], 1997, Textes de Roubaud, Roubaud – La Licorne, n° 40, Tours, 1997, mis à jour le : 26/01/2016, URL : https://roubaud.edel.univ-poitiers.fr:443/roubaud/index.php?id=183.

Quelques mots à propos de :  Jacques Roubaud